Tout commence par une idée….

L’idée d’une visite dans Paris et plus précisément  les Folies Bergères, Montmartre, l’Opéra Garnier, Pigalle, la tour Eiffel, la Statue de la Liberté un  shopping dans les grands magasins (Printemps, Galeries Lafayette, Le Bon Marché), une visite au musée d’Orsay, au Louvre, au Musée Picasso, Marmottan, visiter la dernière exposition du moment ou  assister à une vente aux enchères dans une salle de ventes à la Galerie  Drouot  ou tout simplement faire une promenade romantique le long des rives droite ou gauche de la Seine, ou embarquer dans un bateau mouche.

A Paris Oui !

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Histoire du village d’Auteuil

Avant d'être un village, Auteuil était une seigneurie. Les abbés de Sainte Geneviève, sur la montagne du même nom, en deviennent les seigneurs, au début du XII ème siècle, et jusqu'à la Révolution. Puis en 1790, la commune d'Auteuil remplace la seigneurie, les limites en sont plus vastes qu'aujourd'hui et s'étendent en partie jusqu'à Boulogne Billancourt !

Auteuil a rapidement attiré les amateurs de grand air et de campagne. En 1685, le célèbre Boileau y achète une petite maison avec jardin, dans laquelle il vivra 25 ans. Aujourd'hui, un hameau du même nom lui rend hommage. Mais ce n'est pas la seule célébrité du coin.  Racine s'installa lui aussi rue d'Auteuil, ainsi que Molière qui, lorsqu'il se sépara d'Armande Béjart, se réfugie dans sa maison d'Auteuil. Mais personne ne sait avec qui… !

Au début du XIXème siècle, l'engouement grandit. Les eaux minérales d'Auteuil sont réputées, et l'on y pratique l'hydrothérapie, et les soins de certains praticiens ont fait école dans toute l'Europe. Le calme et le charme champêtre séduisent les riches parisiens qui s'y font construire des maisons. A partir de 1839, l'architecte Théodore Charpentier  réalise le fameux hameau Boileau et récidive 10 ans après, lorsqu'il s'associe avec Emile Pereire pour créer la villa Montmorency. 

L'évolution du destin d'Auteuil évolue encore plus radicalement après son annexion à Paris en 1860. Associé à Passy, il forme alors le 16ème arrondissement de Paris. La politique urbaine d'Haussmann tend alors à faire de l'ouest de la capitale une ère résidentielle, et à regrouper les quartiers populaires à l'est. La notion de "beaux quartiers" s'affirme alors, et le boom immobilier triomphe. L'urbanisation du quartier d'Auteuil va bon train, et en change nécessairement l'aspect. Néanmoins, l'idée qu'Auteuil est un village demeure bien ancrée dans les mentalités. Et à juste titre…. Découvrons pourquoi ensemble !   Dans une ambiance cossue mais charmante, découvrez l’atmosphère de ce petit village parisien, ses espaces verts, ses rues calmes et fleuries, ses villas privées, et son exceptionnelle architecture art Nouveau.

La ballade…..

La balade du village d’Auteuil commence par Notre-Dame d'Auteuil,  édifice de style Romano-Byzantin d'après les plans de Joseph Vaudremer, édifiée à partir de 1870. Elle est achevée en 1884 et a vocation de remplacer une ancienne église du XIVème siècle, devenue trop exigüe. 

Sur la petite place, devant l'église, on observe aussi un obélisque de marbre brèche rouge qui s'élève au travers des feuillages des arbres qui l'entourent. Dédié "aux mânes d'Aguesseau", il est érigé en 1753. Henri-François d'Aguesseau était un magistrat français qui conjuguait égalitarisme, rationalisme et rigueur morale dans un système philosophique et politique. Il influença largement les magistrats de son époque et son œuvre fut considérée comme l'origine du code Napoléon… Sur le socle de l'obélisque, on peut lire cette inscription : "La Nature ne fait que prêter les Grands Hommes à la Terre. Ils s'élèvent, brillent, disparaissent - leur exemple et leurs ouvrages restent". 

Prenez ensuite la charmante rue du Buis. Au n°4 de cette rue a vécu Olympe de Gouges, grande figure féministe de la révolution Française.

Rue d'Auteuil, au numéro 4, se trouve la chapelle Sainte-Bernadette .  Coincée entre deux immeubles, son entrée, monumental portique de briques ceinturé par les immeubles voisins, tranche par sa géométrie radicalement affirmée. Construite en 1936 par Paul Hulot, la chapelle est en brique de Bourgogne. L'intérieur est lui aussi surprenant, il évoque une coque de bateau renversée. D'une grande sobriété, elle met en valeur la fresque rehaussée de mosaïques du chœur, lui aussi signé Mauméjean, représentant la Vierge et Bernadette lors d'une apparition.

Plus loin dans la rue, nous nous arrêtons devant le lycée Jean-Baptiste Say qui se situe dans un ancien hôtel particulier. Dès 1872, l'ancien hôtel particulier Ternaux est acheté par la Ville de Paris pour y aménager une école. Nicolas Ternaux, manufacturier, avais acquis et aménagé en 1804 un ancien château de la fin du XVIIème siècle et fait installer des lavoirs de laine destinés à la fabrication de châles en cachemire. Un portail monumental en fer forgé ferme la cour d'honneur. Le portail, la cour et l'élément central du bâtiment avec son fronton triangulaire sont les seuls vestiges du château d'origine. La façade est inscrite au titre des Monuments historiques. Le bâtiment est devenu le lycée Jean-Baptiste Say en 1953. 

Au 19 remarquez cette jolie maison ancienne coiffée d'une lucarne débordante ! Elle appartient à un ensemble de maisons représentatives de ce que devait être la rue d'Auteuil quand ce n'était encore qu'un village.

Nous continuons dans la rue Boileau, qui traverse Auteuil du Nord au Sud. C'est une rue pas vraiment droite, avec des habitats divers, des petites maisons aux hôtels particuliers rescapés du passé. Au n° 34, on trouve l'hôtel Roszé enseveli sous la végétation, il est difficile de deviner sa silhouette.

Au n°38 de la rue se trouve le superbe hameau Boileau. C'est à cet emplacement que Boileau acheta sa maison en 1685. Son jardin y est réputé et Boileau lui-même vantait les mérites de son jardinier, Antoine, dans une ode ! 25 ans plus tard, l'auteur du célèbre Art Poétique revend la maison à un médecin réputé et auteur d'un traité sur le cancer, Claude Deshais-Gendron, qui devient le médecin du Régent. Le domaine accueillit ensuite le peintre Hubert Robert, notamment célèbre pour ses peintures de ruines et ses vues du Louvre, puis il fut vendu en 1835 à un imprimeur, Rose-Joseph Lemercier. Faisant appel à Charpentier, le domaine est loti. Les premières maisons sont livrées 1842, il s'agit encore de maisons d'été. Le vaste parc à l'anglaise est parcouru de cinq avenues et impasses le long desquelles s'alignent les maisons. Et quelles maisons ! Maisons normandes à colombages, chalets ou manoirs gothiques bordent les avenues Molière et Despréaux et les impasses Racine, Corneille et Voltaire.  Cinq pavillons d'origine sont encore en place, dont un manoir gothique de l'architecte Jean-Charles Danjoy, l'un des premiers architectes attachés aux Monuments historiques. Parmi les maisons plus récentes, on peut mentionner un pavillon néoclassique bâti par Hittorff, architecte officiel du Second Empire, et un autre de Guimard, qui a considérablement œuvré à Auteuil. L'ensemble du hameau est inscrit aux Monuments historiques, mais il demeure, comme beaucoup d'autres, fermé au public. 

Jouxtant le hameau Boileau, nous nous arrêtons maintenant devant le surprenant hôtel Danois. Son esthétique radicalement 1900 mêle harmonieusement des influences arabes à des réminiscences italiennes. Construit en 1908 pour un certain G.Danois par Henri Audiger et Joachim Richard, tandem d'architectes en vue au tournant du XXème siècle.  Le peintre Lucien Simon, le "peintre du pays bigouden" y a notamment habité. Aujourd'hui, l'hôtel Danois est habité par une annexe de l'ambassade d'Algérie. 

Au n° 67 , nous trouvons ensuite le laboratoire d'aérodynamique de Gustave Eiffel installé en 1912, le Laboratoire a d'abord été repris par le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), qui l'ouvre à l'industrie automobile, puis par le CSTB,  (Centre scientifique et technique du bâtiment). Classé lui aussi au titre des Monuments historiques, le Laboratoire n'est pas ouvert au public. 

Puis au n°84 se trouvent la villa Cheysson et la villa Mulhouse. Cette même entité appartient à un ensemble de 3 petites rues, que l'on appelle villas. Elle est édifiée à partir de 1860 sur l'initiative d'Emile Cheysson et achevée en 1892, et comprend 67 pavillons. Cheysson était promoteur des statistiques institutionnelles, ainsi qu'un réformateur et un défenseur de l'habitat social. Il prend modèle sur la cité ouvrière de Jean Dollfus, filateur à Mulhouse. Aujourd'hui accessible aux seuls résidents, la villa Mulhouse n'a plus grand chose d'une cité ouvrière… Les maisons y sont très recherchées, et l'époque où Auteuil accueillait les ouvriers des usines voisine est définitivement révolue. 

Le long de la villa Mulhouse se trouve l'avenue de la Frillière, où quelques maisons individuelles évoquent ce qu'elle était autrefois. Mais le trésor que recèle l'avenue est l'école de Guimard. Construite par Hector Guimard, l'école du Sacré-Coeur a été commanditée par des associations catholiques de la paroisse Notre-Dame d'Auteuil. S'inspirant du projet de Viollet-le-Duc dont Guimard est un fervent admirateur, le bâtiment annonce toutefois l'Art nouveau. Edifié en 1895, le bâtiment est posé sur des colonnes de fonte inclinées et disposées en V, donnant un accès à un préau sous le bâtiment lui-même. 

Continuez votre route puis tournez à gauche, rue Jouvenet, et arrêtez-vous devant le 41 rue Chardon Lagache. Avec le Castel Béranger, l’Hôtel Jassedé est sans doute la construction la plus remarquable de l’architecte. Ses façades ont d’ailleurs été récemment restaurées. Ici, aucune symétrie n’est appliquée et la diversité des matériaux (briques, pierres, terres cuites, grès émaillés) produit un résultat éblouissant.

Le nom d'Hector Guimard est donc profondément lié à celui d'Auteuil. On remarque aussi au sein de la très privée villa de la Réunion, au 47 rue Chardon-Lagache, une autre maison construite par Guimard en 1905.   La grande Avenue de la Villa-de-la-Réunion est une voie privée située dans le 16e arrondissement de Paris. Elle débute au 122, avenue de Versailles et se termine au 47, rue Chardon-Lagache. Cette voie est le vestige de l'ancienne voie principale de la villa de la Réunion créée en 1804 et disparue en 1899.

L'Art nouveauModern style ou style nouille est un mouvement artistique de la fin du XIX et du début du XXe siècle qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes.

Né en réaction contre les dérives de l’industrialisation à outrance et la reproduction sclérosante des anciens styles, c'est un mouvement soudain, rapide, qui connaît un développement international : Tiffany (d'après Louis Comfort Tiffany aux États-Unis), JugendstilNote 1 (en Allemagne), Sezessionstil (Autriche), Nieuwe Kunst (Pays-Bas), Stile Liberty (en Italie), Modernismo (en Espagne), style sapin (en Suisse), Modern (en Russie).

Le terme français « Art nouveau » s’est imposé au Royaume-Uni, en même temps que l’anglomanie en France a répandu le terme Modern Style au début du xx è siècle.

S'il comporte des nuances selon les pays, ses critères sont communs : l'Art nouveau se caractérise par l'inventivité, la présence de rythmes, couleurs, ornementations inspirées des arbres, des fleurs, des insectes, des animaux, et qui introduisent du sensible dans le décor quotidien. C'est aussi un art total en ce sens qu'il occupe tout l'espace disponible pour mettre en place un univers personnel considéré comme favorable à l’épanouissement de l'homme moderne à l'aube du xxe siècle. En France, l'Art nouveau était appelé « style nouille » par ses détracteurs, en raison de ses formes caractéristiques en arabesques, ou encore « style Guimard », à cause des bouches de métro parisiennes réalisées en 1900 par Hector Guimard.

Apparu au début des années 1890, on peut considérer qu’à partir de 1905, l'Art nouveau avait déjà donné le meilleur de lui-même et que son apogée est atteint avant la Première Guerre mondiale, ce mouvement évolua vers un style plus géométrique, caractéristique du mouvement artistique qui prendra la relève : l'Art déco (1910-1940).

Autre balade  Guimard 

Commencez votre balade au 14 rue Jean de la Fontaine dans le 16e arrondissement, devant le Castel Béranger. C’est lui qui lança la carrière d’Hector Guimard en 1898 après avoir été primé au 1er concours de façades de la Ville de Paris. Vous y découvrirez plusieurs éléments caractéristiques de l’œuvre de l’architecte : bow-windows, loggias, briques et ferronneries ouvragées. Les menuiseries, la serrurerie, les vitraux et le mobilier d’intérieur furent aussi dessinés par Hector Guimard.

 Un peu plus loin, à l’angle de la rue Agar, l’immeuble du 17-19-21 rue Jean de La Fontaine est aussi une création de l’architecte. Plus sobre et monochrome, l’immeuble ne manque cependant pas de charme et possède de nombreux détails ornementaux d’une grande beauté. L’ensemble est monumental et se compose de sept immeubles de six étages.

En continuant sur la rue Jean de la Fontaine, ne manquez pas la rue François Millet à votre gauche. Au numéro 11, l’immeuble Trémois possède une façade très étroite sur laquelle les bow-windows ont laissé place à une avancé discrète des fenêtres centrales. Encore une fois, la ferronnerie s’entrelace avec beaucoup de grâce devant les ouvertures.

Au 60 rue Jean de La Fontaine, l’hôtel Mezzara a résisté aux spéculations immobilières. Construit pour un industriel Vénitien créateur de dentelles et de textiles, il est aujourd’hui l’annexe du Lycée Jean-Zay.

Stephen Frears et le décorateur Alan Mac Donald ont recréé dans Chéri  l’atmosphère du roman de Colette grâce à une reconstitution minutieuse du Paris des années 1910 en s’appuyant sur des photographies d’époque. Ils installèrent Léa la courtisane incarnée par Michelle Pfeiffer, dans cette demeure moderne, lumineuse et élégante à l’image de son personnage. Nous pourrons vous montrer des photos du tournage de ce film.

Poursuivez sur la rue Jean de la Fontaine puis bifurquez à droite, avenue Mozart. Au n°122, un Hôtel particulier porte le nom de l’architecte. L’Hôtel Guimard fût conçu en 1909, pour son épouse, jusque dans les moindres détails : Hector dessina l’intégralité du mobilier pour que celui-ci s’adapte aux pièces ovoïdes qu’il avait imaginées.

Poursuivez sur l’avenue Mozart, puis empruntez la rue Henri Heine. Au n°18, les ornements de style Art nouveau se font rares et préfigurent la fin de ce mouvement artistique. Hector Guimard y habita quelques temps avant de s’envoler pour New-York en 1938.

Revenez sur vos pas pour prendre la rue Jasmin. Au 3 square Jasmin, une petite maison blanche est le dernier témoin d’un lotissement qui n’est jamais sorti de terre. La plupart des éléments de la construction ont été préfabriqués avant d’être montés sur place. Nous sommes en 1922, c’est la fin de la Première Guerre Mondiale, il faut construire vite et à bas prix.

La balade n’est pas finie. Les constructions d’Hector Guimard se sont véritablement égrainées dans tout l’arrondissement. Direction le sud du quartier ! Le métro Jasmin voisin vous conduira jusqu’à l’arrêt Michel-Ange Molitor sur la ligne 9.

En 1891, Hector Guimard n'a que 24 ans lorsqu'il réalise cet hôtel particulier, pour Charles-Camille Roszé, représentant une famille de gants et corsets. Fraîchement sorti de l'école des Beaux-Arts, Guimard s'inspire pour cette maison de l'architecture italienne, en particulier toscane. Il prend en charge l'essentiel du projet : architecture, jardins et quelques éléments de décoration intérieure. Les céramiques de la façade qu'il dessine sont réalisées par Emile Muller.

Autres Grands architectes Mallet Stevens / Corbusier/

Allons maintenant rue du Docteur-Blanche, qui était dans le passé un simple sentier aux limites du village, le sentier des Fontis. La rue prend ce nom plus tard, en hommage au médecin aliéniste Esprit Blanche (ça ne s'invente pas!) qui y résida.  On y trouve d'anciens hôtels particuliers qui donnent une idée de ce que pouvait être la rue avant le boom immobilier des années 1950-1960. 
Au n°9 de la rue se trouve la courte rue Mallet-Stevens, qui fut inaugurée en 1927. Elle fut construite sur un terrain appartenant à la future Marie-Laure de Noailles, 5 hôtels particuliers y sont édifiés en 1936. L'architecture y est homogène, caractéristique des préoccupations modernistes de Mallet-Stevens avec ses volumes cubistes clairement affichés. Deux constructions y sont remarquables aux numéros 10 et 12 de la rue. Au numéro 10, l'hôtel-atelier des frères Martel , jumeaux qui ont collaboré avec Mallet-Stevens en réalisant les fameux arbres de béton du Pavillon de Tourisme de l'Exposition de 1925. L'hôtel frappe ici par sa géométrie. Il s'articule sur trois niveaux autour d'un spectaculaire escalier en spirale. Une sculpture de Mallet-Stevens reprend ce thème à l'extérieur de la maison. Au numéro 12, c'est l'hôtel Mallet-Stevens, conçu pour son usage personnel, qui impressionne. L'architecte y avait aussi prévu des bureaux : il y a donc deux entrées, l'une privée, l'autre professionnelle. Les volumes en avancées successives confèrent à l'ensemble un certain dynamisme. 

Au niveau du square du Docteur-Blanche, on peut voir les deux villas réalisées par Le Corbusier dans les années 1920. La première est la villa Jeanneret, construite par Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier, pour son frère. Si la maison est plus sobre et familiale, elle reste caractéristique avec ses longues fenêtres horizontales.  Elle abrite aujourd'hui les archives et la bibliothèque de la Fondation Le Corbusier. Juste à côté, au 10 square du Docteur Blanche, la fameuse Villa La Roche fut conçue par Le Corbusier pour le banquier Raoul Laroche et est, avec sa façade en courbe, très représentative du travail de l'architecte. Elle a notamment été dessinée pour accueillir l'immense collection de peintures du banquier.  Siège de la Fondation Le Corbusier, elle est ouverte au public!

Nous terminons la balade rue Berton, qui est probablement la seule rue vraiment campagnarde du 16ème arrondissement. C'est même presque un sentier qui se faufile entre les murs! D'un côté se trouve la maison où vécut Balzac, de l'autre le mur de l'enceinte de l'hôtel de Lamballe, et au milieu, une borne datant de 1731 indique la frontière entre les Seigneuries de Passy et celle d’Auteuil.

Au numéro 24 apparaît donc la maison de Balzac, où l'écrivain vécut entre 1840 et 1847. L'entrée principale se faisait rue Raynouard, mais une porte "secrète" ouvrait sur la rue Berton trois étages plus bas, et l'on raconte que c'est par là que Balzac filait en douce à l'arrivée de ses créanciers ! Aujourd'hui, la maison est transformée en musée conservant les manuscrits de l'auteur. 

La promenade continue à la Porte de Saint-Cloud, dans le sud du 16ème arrondissement (métro ligne 9 ou ligne de bus n° 72). Remarquez au centre de la place 2 grandes colonnes dont les décorations en bas-relief ont été faites par Paul Landowski.

Le Pavillon de l’eau, ancienne halle de relevage des eaux de Seine présente une exposition permanente sur l’alimentation de Paris en eau. De l’aqueduc romain du IIe siècle après JC aux grands travaux de Belgrand au XIXe siècle, aller à la découverte de l’alimentation en eau de la capitale, c’est faire un voyage à travers les siècles.

Si aujourd’hui, l’eau à Paris est d’excellente qualité, il n’en a pas toujours été ainsi. Le Pavillon de l’eau  raconte les grands travaux entrepris pour construire le réseau d’eau parisien et les projets développés par Eau de Paris pour préserver l’héritage qui lui a été transmis.

Où trouver une eau minérale en libre service : les sources de Passy

La source la plus célèbre du Seizième arrondissement est celle des eaux minérales de Passy. Vers 1657, en ouvrant le passage des Eaux qui grimpe sur la colline, on découvrit une source. Analysée en 1667 par M. Duclos, de l’Académie des Sciences, cette eau fut déclarée bonne pour les intempéries chaudes des viscères, puis recommandée comme remède à la stérilité des femmes. Étant gratuite, elle eut peu de succès. En 1720, l’abbé Le Ragois, qui fut aumônier de la marquise de Maintenon (décédée en 1719), vient s’installer à proximité du passage des Eaux et découvre plusieurs sources dans son parc. Après analyse, il est constaté que ces eaux « contiennent du fer, un peu de sel catartique & de la terre absorbante. » Un traité sur les eaux minérales publié en 1775 précise :

« Les Eaux de Passy sont toniques, incisives, diurétiques, laxatives : elles lèvent les obstructions, guérissent les hémorragies qui en dépendent, de même que celles qui proviennent du relâchement des vaisseaux. Ces Eaux sont propres aux inappétences, aux dégoûts : elles remédient à la lenteur des digestions, aux appétits absurdes & irréguliers, aux pâles couleurs, &c. »

L’abbé Le Ragois comprend vite l’intérêt qu’il peut tirer de la création d’un établissement thermal. Mais son voisin situé plus bas, le sieur Guichou, marchand d’étoffes de soie rue Saint-Honoré, trouve le moyen d’attirer ces eaux chez lui ; suite à un procès il est condamné à vendre son terrain à l’abbé qui dispose ainsi d’un large terrain pour créer un grand établissement avec salles de jeux, de bal, théâtre, jardins, et même un restaurant où les médecins étaient servis gratuitement. C’est un grand succès ; bourgeois de Paris et aristocrates se précipitent. On y verra Rousseau, Benjamin Franklin, … On y joue, on y chante, on assiste à des spectacles et on discute parfois fort tard après le souper, ainsi que le raconte Lasolle dans ses Amusements des Eaux de Passy publié en 1787. Par héritages successifs l’établissement appartient à madame de Pouilly, nièce de l’abbé, puis à M. Belamy, oncle de cette dernière, qui le transmet à son gendre Guillaume Le Veillard, ami de Franklin, enfin passe dans les mains de la famille Delessert. À la fin du XIXe siècle, la baronne Bartholdi, héritière des Delessert, décide généreusement de ne plus faire payer cette eau si précieuse pour les curistes ; hélas il semble bien que la suppression du prix entraîne la perte de toutes les vertus de ces eaux, et l’établissement ferme bientôt. Par la suite les sources tarirent. Plus tard les lieux seront occupés par le ministère de l’Urbanisme et du Logement, puis par celui de l’Équipement, du Logement, des Transports et de la Mer. À la fin du XXe siècle, cet emplacement sera loti. 

Les eaux d’Auteuil, de Chaillot et de Passy (by Hubert DEMORY)

La présence de sources d’eau dans le Seizième arrondissement joue un rôle important dans notre histoire locale.

Déjà vers l’an 250, les Romains construisent un aqueduc pour amener l’eau des sources de Passy aux thermes installés sur l’emplacement des jardins de l’actuel Palais-Royal. Est-ce en ce souvenir que l’on fait aujourd’hui courir un filet d’eau au pied des colonnes de Buren ? Mais cet aqueduc sera détruit en 886 par les Normands, lors du siège de Paris, et redécouvert à l’occasion des travaux préparatoires pour la construction du palais du Roi de Rome prévu au Trocadéro.

À Auteuil, une source très ancienne était située dans un pré entre les actuelles rue de la Source et rue de la Fontaine, près de la rue Ribéra. Cette eau alimentait une fontaine puis ruisselait dans le pré, inondant la rue de la Fontaine et la place Jean Lorrain. Une partie de cette eau était aussi utilisée par la tuilerie située à proximité de la rue Ribéra. C’est seulement en 1621 que François Cocquet, propriétaire de l’hôtel du Parc, aujourd’hui villa Montmorency, crée une canalisation qui conduit l’eau sur cette place, à l’entrée de sa propriété, et y aménage une grande fontaine destinée à sa consommation et à celle des Auteuillois. Toutefois de l’eau continuait à ruisseler dans la sente de la fontaine ; c’est vers 1809 que Napoléon Ier, qui empruntait cette rue pour rendre visite à la comtesse de Brienne en son château de la Tuilerie, fit empierrer cette sente. Depuis son nom a évolué ; d’abord rue de la fontaine, elle devint au fil des ans : rue de la Fontaine, puis rue de La Fontaine et aujourd’hui rue Jean de La Fontaine. Ainsi l’histoire locale a dû, une fois de plus, céder la place à une personnalité avec l’excuse officielle qu’il ne fallait pas confondre cette rue avec la rue Fontaine située dans le IXe arrondissement.

Une autre source fut découverte, vers 1622, dans une vigne appartenant au président Broé qui voulait créer un vivier auprès de la maison qu’il possédait à Auteuil. Un récit de 1628 raconte :

« Mais il est à remarquer que faisant venir audit vivier l’eau d’icelle source par des tuyaux et éviers de pierre, elle fit mourir la plus grand part de poissons qui y étaient. »

Il fait analyser l’eau qui révèle une forte teneur de sulfate de chaux et de sels de fer.

Les sources étaient nombreuses à Auteuil, dès que l’on creusait un peu. C’est ainsi qu’en 1820 le docteur Dardonville a fondé, au 16 de la rue Boileau, un établissement d’hydrothérapie qui accueillera de nombreux artistes et écrivains dont Maupassant, Gavarni, Carpeaux, les Goncourt, Gounod…

Enfin, autre source d’Auteuil qui eut son heure de gloire, celle de Quicherat. Jules Quicherat, archéologue, découvre en 1842 une source dans sa propriété sise au 4 de la rue de la Cure. Il fait analyser l’eau et obtient en 1851 l’autorisation de créer un établissement d’eau minérale où il accueille des curistes (d’où le nom de rue de la Cure), et vend aussi son eau en bouteille. Dans sa publicité il écrit :

« L’eau de la source Quicherat est essentiellement digestive, tonique et reconstituante. Son usage habituel, étant donné sa composition est un sûr préservatif contre toute maladie épidémique et aussi contre l’appendicite tant chez les adultes que chez les enfants. Elle est également, en raison de ses qualités diurétiques, toute indiquée pour les personnes atteintes de gravelle, de goutte ou d’arthritisme. Elle ne décompose pas le vin. »

Cette eau eut une certaine célébrité grâce à un pharmacien qui en fit des pastilles, comme à Vichy, et reçut des médailles d’or à Paris en 1902 et en 1924.